Lors des derniers Jeux Olympiques, j’ai eu l’occasion de discuter avec Brahim Asloum, un champion qui connaît bien les coulisses de la victoire. Pendant les demi-finales de boxe, une question essentielle s’est posée : comment gagne-t-on une médaille d’or ?
Brahim m’a confié qu’il faut bien sûr se dépasser, mais qu’on n’apprend vraiment que dans la défaite. Dans la victoire, on est souvent convaincu d’avoir gagné parce qu’on est le meilleur, mais c’est dans la défaite que tout se joue.
En 2007, Brahim a vécu une défaite en championnat du monde qui a bouleversé sa vie. Ses qualités ont été remises en question, sa confiance ébranlée. Cette période de déprime l’a conduit à prendre un chemin inattendu : il a décidé de s’éloigner des projecteurs, de partir combattre à travers le monde, loin du confort et des attentes. Ce voyage, armé de sa seule détermination, l’a aidé à retrouver confiance en lui. En laissant sa médaille d’or derrière lui, en quittant son Olympe, il a pu reconstruire sa confiance, et c’est ainsi qu’il est revenu, plus fort que jamais, pour finalement décrocher un nouveau titre mondial.
Cette histoire met en lumière l’effort immense qui se cache derrière chaque victoire. Mais elle soulève une question cruciale : est-ce que ce type de parcours est le seul chemin pour trouver confiance en soi ?
Cette méthode a fonctionné pour Brahim. Il a combattu, il a gagné. Mais qu’en est-il des autres ? Ceux qui, malgré tous leurs efforts, ne parviennent jamais à atteindre le sommet ? Pour ma part, je sais que, peu importe les heures d’entraînement, mon physique ne me permettra jamais de remporter Roland Garros, même si j’en ai rêvé étant petit.
Combien de médaillés y a-t-il pour le nombre de participants ? Est-ce que cette vision de la réussite, forgée dans la lutte et la compétition, est vraiment le bon message à transmettre ?
Peut-être que la véritable clé réside ailleurs. Peut-être que la bienveillance et l’encouragement sont tout aussi essentiels, surtout dans l’enfance. Les conférences inspirantes des sportifs de haut niveau sont impressionnantes, mais elles s’adressent souvent à ceux qui partagent cette ambition de performance. Ce n’est pas “quand on veut, on peut”, mais plutôt “quand on peut, on veut”. Alors, où les autres, ceux qui ne sont pas des athlètes de haut niveau, trouvent-ils leur inspiration ?
Peut-être que la réponse réside dans l’acceptation de soi, dans la recherche d’une voie qui nous correspond vraiment, sans forcément suivre le modèle du succès tel qu’il est souvent présenté.
La victoire n’est pas toujours synonyme de réussite publique et flamboyante. Elle peut aussi être un état d’esprit, une paix intérieure, plus discrète, qui nous permet d’avancer, à notre rythme, vers nos propres objectifs.